Face à une inflation persistante, l’UFC-Que Choisir met en lumière une pratique de plus en plus répandue parmi les producteurs : la shrinkflation. Cette méthode, qui consiste à réduire discrètement le volume ou le poids des produits tout en maintenant ou en augmentant leur prix, touche particulièrement deux marques bien connues du groupe Nestlé : Chocapic et Friskies.
Alors que le pouvoir d’achat des consommateurs est mis à rude épreuve par l’inflation, certains fabricants optent pour une stratégie moins transparente pour augmenter leurs marges. L’UFC-Que Choisir, célèbre association de défense des consommateurs, a récemment exposé les cas de « Chocapic et Friskies« , accusant ces marques de réduire le contenu de leurs emballages tout en haussant le prix au kilo. Cette révélation soulève des questions éthiques importantes sur les pratiques de la grande distribution.
Seulement 9% des Français affirment ne pas modifier leurs habitudes de consommation malgré l’inflation, ce qui montre l’impact considérable de cette dernière sur le quotidien. Malgré l’étiquetage obligatoire en rayons et les décisions gouvernementales pour la protection des consommateurs, cette situation les rend particulièrement vulnérables aux tactiques telles que la shrinkflation, où la diminution de la quantité du produit n’est souvent pas perçue immédiatement.
Shrinkflation en détail
Le 6 mai, un rapport de l’UFC-Que Choisir a détaillé comment Chocapic, la célèbre marque de céréales, a réduit le poids de ses boîtes de 430g à 375g, une baisse de presque 13%, tandis que le prix au kilo a grimpé de 37%. Cette pratique n’est pas isolée au sein du groupe Nestlé, puisque les céréales Lion sont également affectées. Ces dernières ont vu leur conditionnement réduit de 10%, avec une augmentation du prix de 29%.
Ces ajustements ne se limitent pas aux produits alimentaires pour humains. Les animaux sont aussi concernés, comme le montre l’exemple des croquettes pour chatons Friskies, dont le paquet est passé de 2 kg à 1,5 kg. Selon l’endroit d’achat, le prix au kilo de ce produit a augmenté entre 26% et 67%, mettant en lumière une large marge de manœuvre dans la tarification.
Lutte contre la shrinkflation
En réponse à ces pratiques controversées, le ministère de l’Économie a pris des mesures législatives. Un arrêté publié en avril dernier stipule qu’à partir du 1er juillet 2024, les distributeurs seront obligés d’informer les consommateurs des baisses de volume ou de poids des produits qui entraînent une hausse du prix à l’unité. Cette obligation ne concernera que les magasins physiques de plus de 400 m2, laissant ainsi de nombreux points de vente en dehors de cette réglementation. Les consommateurs sont également encouragés à rester vigilants en vérifiant systématiquement le prix au kilo ou au litre lors de leurs achats. Cette pratique peut aider à identifier les produits affectés par la shrinkflation et à prendre des décisions d’achat plus éclairées.
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Alors que la shrinkflation devient une stratégie courante, la sensibilisation et l’information sont des points clés pour les consommateurs cherchant à protéger leur pouvoir d’achat. Avec l’inflation qui continue de presser les budgets des ménages français, la transparence des prix devient plus cruciale que jamais. Les actions de l’UFC-Que Choisir et les nouvelles réglementations sont des pas importants vers une plus grande équité sur le marché, mais la vigilance reste de mise pour les consommateurs.
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— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) May 2, 2024