Un monument du cinéma français est dans la tourmente. Une enquête publiée par l’hebdomadaire Politis révèle que Gérard Darmon, figure emblématique du 7e art, est accusé par neuf femmes de comportements déplacés et d’agressions sexuelles. Des témoignages glaçants qui s’étalent sur plusieurs années et qui, jusqu’à présent, étaient restés dans l’ombre.
Résumé :
- Une enquête de Politis dévoile des accusations graves contre Gérard Darmon
- Neuf femmes affirment avoir été victimes de comportements inappropriés
- Les faits se seraient déroulés sur différents plateaux de tournage
- Les témoignages couvrent la période de 2018 à 2024
Sa voix grave et son charisme ont marqué le cinéma français pendant plus de cinquante ans. À 76 ans, Gérard Darmon semblait être au-dessus de tout soupçon. Pourtant, l’enquête publiée ce mercredi 27 novembre par Politis vient ébranler cette image d’acteur respecté. Derrière les projecteurs et les sourires, plusieurs femmes décrivent une toute autre réalité, faite d’humiliations, de propos déplacés et de gestes non consentis.
Des comportements troublants sur les plateaux
Le monde du cinéma est secoué par ces révélations qui touchent l’un de ses acteurs les plus reconnus. Les témoignages recueillis par Politis dressent un tableau inquiétant des agissements de Gérard Darmon. Les faits se seraient déroulés dans différents contextes : sur les plateaux de tournage, en répétition, dans l’intimité des loges, ou encore à la cantine. Un point commun relie toutes ces situations : la vulnérabilité des victimes présumées.
🚨🇫🇷 FLASH | « Il a mis sa main entre mes cuisses en me disant bonjour ». Les 9 femmes évoquent des actions lourdes de Gérard Darmon, graveleuses, déplacées en usant de son pouvoir d’acteur reconnu, confirmées par de nombreux témoignages. Parmi elles, une technicienne témoigne :… https://t.co/acfzAH59I8 pic.twitter.com/Qg2ucJloRb
— Cerfia (@CerfiaFR) November 27, 2024
Les femmes qui ont accepté de témoigner occupaient pour la plupart des postes précaires dans l’industrie du cinéma. Habilleuses, maquilleuses, techniciennes, assistantes de réalisation : autant de professionnelles qui, par leur statut, se trouvaient en position de faiblesse face à une figure d’autorité du cinéma français.
Des témoignages accablants
L’un des témoignages les plus marquants est celui d’une jeune stagiaire de 19 ans. Sur le tournage du film « Vous êtes jeunes, vous êtes beaux » en 2018, elle raconte avoir subi des avances répétées de l’acteur. « Il était très mielleux, appuyant ses bises au coin de la bouche », confie-t-elle. La situation aurait rapidement dégénéré lorsque, face à ses refus, l’acteur serait passé des avances aux insultes, l’appelant « chienne » ou « petite cochonne ».
Plus troublant encore, une première assistante de réalisation rapporte un incident physique. Selon son témoignage, l’acteur aurait glissé sa main entre ses cuisses lors d’un simple bonjour. Face à sa réaction de rejet, Darmon aurait répliqué par une phrase lourde de sens : « Ça va, tu ne vas pas me faire un MeToo ! », avant d’adopter une attitude hostile pendant deux semaines.
Un système de silence
La gravité de ces accusations est renforcée par un constat alarmant : la plupart des victimes présumées n’ont pas osé parler par peur de perdre leur emploi. Si certaines ont eu le courage de signaler les faits, notamment une femme qui a porté plainte auprès de la production, beaucoup ont préféré garder le silence, illustrant ainsi la persistance d’un système qui protège les puissants au détriment des plus vulnérables.
Face à ces accusations, la réaction de Gérard Darmon est claire : il nie en bloc. Contacté par Politis, l’acteur a refusé de répondre à la liste de questions qui lui a été communiquée, se contentant de nier avoir eu des propos ou des gestes déplacés. Une position qui contraste avec la précision et la concordance des témoignages recueillis.