La justice vient de rendre son verdict dans l’affaire qui mêle banqueroute et blanchiment impliquant Magali Berdah. Alors que le parquet avait requis de la prison ferme, l’ex-reine des influenceurs sort finalement blanchie du tribunal de Nice. Une victoire judiciaire qui intervient dans un contexte particulièrement tendu pour le monde de l’influence.
Résumé :
- Magali Berdah est relaxée des accusations de banqueroute et blanchiment
- L’affaire concerne une société en liquidation avec 2,5 millions d’euros de dettes
- Le parquet avait requis 18 mois de prison dont 6 ferme
- Le tribunal pointe des lacunes dans l’enquête
Le verdict est tombé ce lundi 25 novembre au tribunal de Nice. Magali Berdah, figure controversée du monde des influenceurs, échappe à la condamnation dans une affaire de banqueroute qui a tenu la justice en haleine. Une décision qui contraste avec les réquisitions sévères du parquet.
Une société aux comptes troubles
Au cœur de cette affaire se trouve BA&CO, une société de courtage en assurance dont l’histoire ressemble à un roman noir financier. Créée en 2013 par une amie d’enfance de Magali Berdah, l’entreprise passe sous le contrôle de la mère de cette dernière en mars 2014. Mais le conte de fées entrepreneurial vire rapidement au cauchemar : en 2015, la société est placée en liquidation judiciaire avec une dette astronomique de 2,5 millions d’euros.
Les zones d’ombre ne manquent pas dans la comptabilité de BA&CO. L’enquête a révélé des mouvements d’argent pour le moins suspects : plus de 80 000 euros prélevés en liquide sans la moindre justification, et pas moins de 600 000 euros qui ont mystérieusement transité sur le compte d’une simple secrétaire. Une manœuvre qui, selon l’accusation, visait à protéger ces fonds des créanciers de l’entreprise.
Des dépenses luxueuses inexpliquées
Plus troublant encore, le compte en question a servi à financer un train de vie fastueux : séjours dans des hôtels monégasques, achats de vêtements de luxe, chocolats fins… Au total, ce sont 27 000 euros de dépenses somptuaires qui n’ont jamais trouvé de justification commerciale.
Face à ces accusations, Magali Berdah a maintenu une ligne de défense constante : elle n’était qu’une simple salariée en charge du commercial, et non la véritable dirigeante de l’entreprise. Une version que le tribunal a finalement retenue, pointant du doigt les lacunes de l’enquête qui n’a pas réussi à prouver son rôle de gérante de fait.
Un verdict contrasté
La décision du tribunal dessine une image contrastée de cette affaire. Si Magali Berdah et son amie d’enfance, créatrice initiale de la société, sont toutes deux relaxées, il en va autrement pour la mère de l’influenceuse. Déjà condamnée à rembourser plus de deux millions d’euros en tant que gérante officielle de BA&CO durant sa dernière année d’existence, elle écope désormais de 18 mois de prison avec sursis.
Un passé judiciaire qui resurgit
Cette relaxe intervient dans un contexte particulier pour Magali Berdah. En 2019, elle avait déjà fait l’objet d’une condamnation pour abus de faiblesse, après avoir emprunté des fonds à une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer. Ces sommes avaient, là encore, transité par le compte de la secrétaire de BA&CO. L’ex-papesse des influenceurs affirme aujourd’hui avoir intégralement remboursé cette dette, intérêts compris.
Les zones d’ombre persistent
Si la justice n’a pas retenu la culpabilité de Magali Berdah, certaines questions restent en suspens. L’accusée elle-même avait reconnu devant le tribunal une « certaine perméabilité » entre ses finances personnelles et le compte de la secrétaire de BA&CO. Une admission qui, bien que troublante, n’aura pas suffi à convaincre les juges de sa culpabilité dans la banqueroute de l’entreprise.
Les avocats de la défense, qui avaient tous plaidé la relaxe, ont notamment pointé du doigt le caractère tardif et peu concluant de l’enquête. Un argument qui semble avoir pesé dans la décision finale du tribunal, même si les interrogations sur la gestion de BA&CO et le rôle exact de chacun des protagonistes demeurent.