La liberté d’emporter ses liquides préférés en cabine aura été de courte durée. Un revirement inattendu de la Commission européenne sème la confusion dans les aéroports. Découvrez pourquoi votre prochain vol pourrait être plus compliqué que prévu.
Résumé :
- La règle des 100ml pour les liquides en bagage cabine est réintroduite.
- La Commission européenne impose cette décision dès le 1er septembre.
- Des défaillances des scanners C3 sont à l’origine de ce retour en arrière.
- De nombreux aéroports européens sont impactés, dont Paris-Orly et Charles de Gaulle.
- Les investissements conséquents des aéroports sont remis en question.
Vous pensiez pouvoir dire adieu aux mini-flacons et aux sacs plastiques transparents ? Détrompez-vous ! La Commission européenne vient de lâcher une météorite dans le monde du transport aérien. La règle des 10ml pour les liquides en cabine, que l’on croyait en voie de disparition, fait un retour fracassant. Cette décision, qui prend effet dès le 1er septembre, bouleverse les plans de millions de voyageurs et remet en question des années d’investissements dans les aéroports.
Souvenez-vous, il y a quelques mois à peine, une vague d’optimisme déferlait sur les aéroports européens. Des scanners de nouvelle génération, les fameux C3, promettaient de révolutionner les contrôles de sécurité. Finis les liquides limités à 100 ml, fini le casse-tête pour ranger ses cosmétiques. Mais voilà que le rêve tourne au cauchemar. Que s’est-il passé ?
Les aéroports pris de court par le retour de la règle des 100ml
Le retour à la case départ concerne de nombreux aéroports européens. Paris-Orly et Charles de Gaulle, fleurons de l’aviation française, sont en première ligne. Mais ils ne sont pas seuls. Amsterdam-Schiphol aux Pays-Bas, Francfort en Allemagne, et même certains terminaux en Italie, Lituanie, Malte, Suisse, Islande et Norvège sont également touchés. Sans oublier le Royaume-Uni, où Londres-City, Londres-Southend et Birmingham avaient déjà fait marche arrière en juin dernier.
Pour les voyageurs habitués à ces aéroports, c’est la douche froide. Du jour au lendemain, il va falloir se replonger dans les contraintes d’antan. Exit les bouteilles d’eau de plus d’un litre, adieu les grands tubes de crème solaire. Le retour des files d’attente interminables aux contrôles de sécurité se profile à l’horizon.
La technologie des scanners C3 : le talon d’Achille de la modernisation
Mais comment en est-on arrivé là ? Au cœur de cette volte-face se trouve la technologie des scanners C3. Ces appareils, présentés comme révolutionnaires, devaient être capables de différencier le contenu des bagages cabine et de détecter les explosifs sans même avoir à ouvrir les sacs. Une prouesse rendue possible grâce à une technique d’imagerie sophistiquée, reconstruisant le volume des objets à partir de mesures externes.
Malheureusement, la réalité a rattrapé les ambitions. Des défaillances en série ont été détectées dans ces scanners de pointe. Les insuffisances dans la détection des explosifs ont sonné le glas de cette innovation prometteuse. En France, où la technologie était en phase de test depuis 2023 à Paris-Orly et depuis mars à Charles de Gaulle, c’est la déception qui prédomine.
Retour de la règle des 100ml : coup dur pour les voyageurs et les aéroports
Les conséquences de ce revirement sont multiples. Pour les voyageurs, c’est un retour en arrière frustrant. Fini le confort de pouvoir emporter ses boissons préférées ou ses produits de beauté en format standard. Il va falloir réapprendre à jongler avec les contraintes, au risque de voir ses effets personnels confisqués à la sécurité.
Mais le coup est encore plus rude pour les aéroports. En effet, les investissements consentis pour installer ces nouveaux scanners se chiffrent en millions d’euros. Le groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris) aurait à lui seul investi « plusieurs millions d’euros » dans cette technologie. Un gouffre financier qui risque de peser lourd dans les comptes déjà mis à mal par la crise sanitaire.
Quel avenir pour la sécurité aéroportuaire ?
Face à ce fiasco, la Commission européenne tente de rassurer. Elle promet que cette interdiction pourrait être levée pour de bon lorsque la technologie respectera enfin les « normes requises en matière de détection ». Mais quand ? Et à quel prix ? Les questions restent en suspens.
Dans un règlement d’exécution daté du 31 juillet, la Commission a affirmé que les configurations actuelles des équipements de détection d’explosifs pour les bagages cabine de norme C3 doivent être retravaillées pour améliorer leurs performances. En effet, un aveu d’échec qui laisse un goût amer aux partisans de la modernisation.
Ce retour en arrière soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de la sécurité dans les aéroports. Entre la nécessité de garantir une sécurité optimale et le désir d’offrir une expérience fluide aux voyageurs, l’équilibre semble plus que jamais difficile à trouver. Une chose est sûre : la route vers des contrôles de sécurité à la fois efficaces et confortables est encore longue.
En attendant, préparez-vous à ressortir vos mini-flacons et vos sacs transparents. La règle des 100ml n’a pas fini de faire parler d’elle dans les aéroports européens.