“ Sans sucre ajouté”… : que valent vraiment les mentions sur vos produits alimentaires ? “ Sans sucre ajouté”… : que valent vraiment les mentions sur vos produits alimentaires ?

“ Sans sucre ajouté”… : que valent vraiment les mentions sur vos produits alimentaires ?

Le sucre, ce doux plaisir coupable, se retrouve dans une multitude de produits alimentaires. Face à une prise de conscience croissante des dangers liés à une surconsommation de sucre, les étiquettes vantant une réduction voire une absence de ce dernier se multiplient. Mais que cachent réellement ces mentions ?

Il est vrai que le sucre est omniprésent dans notre alimentation moderne, et les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux mentions de réduction ou d’absence de sucre sur les étiquettes des produits alimentaires. Cependant, il est important de reconnaître que la vérité nutritionnelle peut parfois être obscure derrière ces allégations, souvent utilisées à des fins de marketing.

Les fabricants peuvent parfois substituer le sucre par d’autres édulcorants ou ingrédients, ce qui peut également avoir des implications sur la santé. En fin de compte, une alimentation équilibrée et variée, basée sur des aliments entiers et peu transformés, reste la clé pour une bonne santé nutritionnelle, plutôt que de se fier uniquement aux déclarations sur les étiquettes.

Décryptage des étiquettes : que signifient-elles réellement ?

Les rayons des supermarchés regorgent de produits arborant fièrement des mentions telles que « Sans sucre ajouté« , « Allégé en sucre » ou encore « Réduit en sucre« . Mais ces termes ne sont pas interchangeables. Selon la réglementation européenne, chaque allégation porte une signification spécifique. « Réduit en sucre » ou « Allégé en sucre » indiquent une diminution d’au moins 30% de la teneur en sucre par rapport à un produit similaire. Pour une transparence accrue, l’étiquetage doit préciser explicitement cette réduction.

En revanche, la mention « Faible teneur en sucre » implique une restriction stricte, limitant le produit à 5 grammes de sucre pour 100 grammes en version solide, et à 2,5 grammes pour 100 millilitres en version liquide. Enfin, lorsque le packaging affiche un « Produit sans sucre ajouté« , cela signifie que seuls les sucres naturellement présents dans les aliments sont présents. Une indication honnête, accompagnée souvent du complément « Contient des sucres naturellement présents« .

L’illusion d’une meilleure santé

Cependant, derrière ces promesses de santé, se cachent parfois des pièges. Des experts alertent sur le fait que ces produits « sans sucre » peuvent entretenir une attirance exacerbée pour le sucré. Stanislas Trolonge, diététicien nutritionniste en Nouvelle-Aquitaine, souligne que ces mentions peuvent conduire à une surconsommation. Les consommateurs, croyant opter pour une option plus saine, peuvent être tentés de compenser en consommant davantage de ces produits, créant ainsi un cercle vicieux.

De plus, pour maintenir le goût sucré des aliments sans ajouter de sucre, les fabricants se tournent souvent vers des additifs, tels que les édulcorants. Ironiquement, ces substituts sucrés peuvent eux-mêmes stimuler l’appétit pour le sucre. Des études récentes ont également mis en lumière les effets de ces édulcorants sur le microbiote intestinal, soulevant des questions sur leur impact à long terme sur la santé.

La réalité derrière les chiffres : la présence du sucre dans notre quotidien

En mars dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a révélé des données alarmantes : plus de trois quarts des produits alimentaires étudiés contenaient au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. Cette omniprésence du sucre, particulièrement dans les aliments transformés, souligne l’importance de rester vigilant face aux allégations nutritionnelles.

Alors que les mentions « sans sucre » sur nos produits alimentaires peuvent sembler rassurantes, il est crucial de les aborder avec un regard critique. Au-delà des promesses de santé, il est essentiel de se pencher sur la composition réelle de ces produits et sur leur impact sur notre alimentation globale.