Depuis le début de semaine et fort probablement jusqu’à jeudi, la vague de froid qui traverse la France n’est pas sans répercussions sur les terres agricoles. Par conséquents, les prix de légumes et de fruits pourraient grimper.
La France connaît cette semaine des températures de mi-janvier au beau milieu du printemps. Une vague de froid s’est installée sur tout le territoire hexagonal.
« Les faibles gelées s’étendent de la Normandie et de la Picardie vers le Centre-Val de Loire, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le quart Nord-Est », avait prévenu Météo France.
Ces températures glaciales, ayant atteint -5,2 °C à Chaumont dans la nuit de lundi à mardi, ne laissent pas les agriculteurs indifférents. En effet, il ne semble pas que cette vague de froid aille partir très prochainement. Par ailleurs, ces baisses de températures accompagnées de gelées donnent lieu à de grosses inquiétudes concernant les cultures.
« Les gelées matinales devraient encore être présentes, principalement dans les régions de l’est. Les températures maximales (…) devraient baisser au sud et seront bien fraîches pour la saison dans le Sud-Est en début de semaine »,apprend-on de Météo France.
Vague de froid : une risque pour les légumes et fruits
Le directeur de recherche CNRS en climatologie, Davide Faranda, explique au « Parisien » que c’est l’alternance entre la chaleur précoce récemment et le froid tardif actuel qui pose problème : « La première quinzaine d’avril a en effet été marquée par une vague de chaleur précoce, au point d’être enregistrée comme la plus chaude jamais observée depuis 1930 par Météo France. Des “températures caniculaires”, qui ont enclenché une floraison précoce de plusieurs espèces végétales, et ces mêmes espèces sont maintenant impactées par le froid parce que les fleurs et les fruits sont déjà en état de maturation avancée et vont être détruits par le froid, qui entraîne du gel ou de la neige ».
De son côté, Frank Rosenthal, expert en marketing du commerce, la situation n’est pas sans précédent. « Il y a deux ans, de nombreux orages et chutes de grêle ont fait flamber les prix. Une partie des revenus des agriculteurs avait été amputée, faute de production. Cela a fait monter les cours, c’est un schéma classique», analyse le spécialiste, abordé par Capital. S’agissant des prix de légumes et fruits, David Ailhaud n’exclut pas la possibilité de vendre plus cher ses fruits, et ce « dans la limite du raisonnable ». Cela afin de compenser les pertes subies à cause du regel. « Ça peut augmenter de 10, 15 ou 20 centimes le kilo pour certains fruits. Mais ça ne va pas prendre 200%, car les consommateurs refuseraient d’acheter les produits», confie le professionnel à Capital.
Consommateurs : est-ce possible d’être à l’abri de ces augmentations ?
Jusqu’à présent, nul ne peut donner une estimation précise des augmentations que connaîtrait les prix de légumes et fruits. Cela dit, pour le consommateur cherchant à acheter des fruits et légumes au prix le plus bas, il peut opter pour les produits importés d’autres pays. Ces derniers, selon Frank Rosenthal, représentent « plus de la moitié de la production française ».
« Si on manque de fruits et légumes en France mais qu’ailleurs ils en ont beaucoup, les prix ne vont pas augmenter de manière systématique », estime David Ailhaud aux journalistes de Capital. Par contre, le risque de creuser encore plus les écarts entre les produits français et les autres serait plus grand.
