En dépit de la situation financière de plus en plus délicate des Français, notamment due à l’inflation, la crise Covid, entre autres, les profits du secteur des jeux d’argent ont battu tous les records en 2023.
En France, le secteur des jeux d’argent semble être à l’abri de toutes les crises, même celles financières. Preuve en est le chiffre d’affaires qu’a enregistré ce secteur en France au titre de l’année 2023 : 13,4 milliards d’euros, soit une hausse de 3,5% par rapport à 2022, où le secteur avait déjà enregistré un record, selon les données publiées lundi par l’Autorité nationale des jeux (ANJ).
En effet, cette hausse concerne le produit brut des jeux (PBJ) de tous les types de jeux. Cela signifie que les mises des joueurs sont de plus en plus grandes par rapport aux gains reversés par les opérateurs. Ces bénéfices financiers sont particulièrement plus marqués pour les casinos et les jeux en ligne, notamment le poker. Par ailleurs, la France se situe légèrement en-deçà de la croissance du marché européen qui s’établit à 5,5% (soit 134 milliards d’euros de PBJ).
Les casinos au sommet
Ces établissements semblent s’être bien redressés après la crise du Covid 2023, année du record, n’était que le deuxième exercice normal après la pandémie. Et pourtant, ils ont enregistré un PBJ record de 2,7 milliards d’euros, en hausse de 8,1%. L’ANJ précise que « cette performance concerne la majorité des casinos : 73,8% des établissements ont retrouvé un niveau de PBJ supérieur à celui de 2019 ».
Quant aux sept clubs de jeux parisiens, leur activité a progressé de 10,9%, pour atteindre 119 millions d’euros en 2023. Les jeux en ligne, de leur côté, ont enregistré un PBJ total qui a atteint les 2,3 milliards d’euros (+7,2%). Les paris sportifs en tête de liste (63,3% du PBJ en ligne, activité en hausse de 6,4%), le poker (21,6% du PBJ en ligne, activité en hausse de 14,1%) et les paris hippiques (15,1% du PBJ en ligne, activité en hausse de 1,9%).
Jeux d’argent : quid de 2024, année des JO ?
En France, 44 sports sont « pariables ». Classés par montant de mises, les quatre premiers sports sont bel et bien le football, le tennis, le basketball et le rugby. Tous des sports olympiques dont les compétitions se disputeront à Paris cet été lors des JO. Cela dit, les jeux olympiques pourraient représenter certes une mine d’or pour ces sociétés de jeux d’argent, mais en parallèle, toutes les conditions seraient favorables pour le jeu excessif et irresponsable. Dans ce sens, Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ, souligne dans un communiqué que « cette croissance rend d’autant plus pertinent l’objectif de diminution du nombre de joueurs excessifs que l’ANJ a placé au centre de son action pour les années à venir».
Quant aux opérateurs de jeu, la présidente de l’ANJ les appelle à davantage de vigilance. « Dans un contexte 2024 marqué par la tenue de deux événements sportifs majeurs (l’Euro 2024 de football et les Jeux Olympiques de Paris), l’ANJ a rappelé aux opérateurs, qu’en raison du risque d’intensification des pratiques de jeu, ils devront exercer une vigilance accrue à l’égard de la prévention du jeu des mineurs et des comportements de jeu, tout particulièrement des personnes vulnérables (notamment les 18-24 ans) », précise-t-elle.
