Complément d'enquête : qui tire réellement profit des milliards investis dans l'apprentissage? Complément d'enquête : qui tire réellement profit des milliards investis dans l'apprentissage?

Complément d’enquête : qui tire réellement profit des milliards investis dans l’apprentissage?

L’embauche d’alternants en contrat de professionnalisation est une mesure instaurée lors de la crise sanitaire pour soutenir l’emploi des jeunes. Cette décision soulève des questions sur les économies réalisées et les impacts potentiels sur l’éducation et le marché du travail.

En réponse à la crise économique exacerbée par la pandémie de COVID-19, le gouvernement avait mis en place en juillet 2020 une aide substantielle de 6 000 euros pour les entreprises embauchant des alternants. Cette initiative visait à stimuler l’emploi des jeunes dans un contexte de récession économique. Cependant, après plusieurs prolongations et une dépense totale de 22 milliards d’euros en 2023, le gouvernement a décidé de retirer cette aide. Et la raison évoquée concernait des coûts exorbitants et des abus du système.

L’aide, qui représentait 15% des contrats d’alternance dans l’industrie en 2023, a été une bouée de sauvetage pour de nombreux jeunes et entreprises pendant la crise. Toutefois, l’absence de plafonnement des dépenses et la multiplication des dérives ont amené à une réévaluation critique de l’efficacité et de la durabilité du dispositif.

Analyses de coûts et justifications

Le gouvernement justifie la suppression de cette aide par la nécessité de réduire les dépenses publiques. En 2023, le coût du dispositif s’élevait à 22 milliards d’euros, un montant jugé insoutenable à long terme. La mesure avait été prolongée à plusieurs reprises. Et il s’agissait d’une volonté politique forte du chef de l’État. En effet, celui-ci voyait dans ce dispositif un engagement clé de sa campagne. Toutefois, les analyses montrent que malgré son coût élevé, le dispositif a engendré des pratiques douteuses. Une utilisation inégale des fonds qui n’aurait pas toujours bénéficié de manière équitable à tous les alternants avait été dénoncée.

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Par ailleurs, la décision de suppression intervient à un moment où le marché de l’emploi commence à montrer des signes de reprise. Ainsi, cela la question de la pertinence de maintenir un soutien aussi conséquent. Les critiques, cependant, arguent que cette coupe pourrait freiner la dynamique de reprise dans certains secteurs clés de l’industrie. En particulier, ceux où les alternants jouent un rôle essentiel dans la régénération des compétences et la transmission du savoir-faire.

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Réactions et Conséquences

L’annonce a suscité des réactions mitigées parmi les acteurs de l’éducation et de l’industrie. Les écoles et les entreprises, avaient ajusté leurs programmes et leurs budgets en fonction de cette aide. Et elles se retrouvent à devoir repenser leurs stratégies d’attraction et de formation des talents. Le magazine « Complément d’enquête » de France 2 a récemment mis en lumière certaines des pratiques douteuses adoptées par des écoles de commerce. En effet, certaines auraient recours à des entretiens accélérés et des formations inadéquates en anglais. Mais il est aussi question d’offres alléchantes faites aux employeurs, proposant deux alternants pour le prix d’un CDI.

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Le reportage a également révélé des cas où les alternants étaient payés moins que le salaire minimum. Et ce, avec des promesses de formation et d’emploi qui ne se matérialisaient pas toujours. Entre « concours bidons et boulots en toc », l’enquête souligne les dérives d’un système initialement conçu pour booster l’emploi jeune mais qui, par manque de régulation adéquate, a parfois engendré des abus et des inefficacités.